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Lettre Pastorale pour le Carême de la Nativité


LETTRE PASTORALE DU SAINT-SYNODE DE L'ÉGLISE ORTHODOXE ROUMAINE

L’ANNÉE ANNIVERSAIRE DE LA MISSION PAROISSIALE ET MONASTIQUE AUJOURD’HUI et de L’ANNÉE COMMÉMORATIVE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME ET DES GRANDS PASTEURS D’ÂMES DES DIOCÈSES

À LA SAINTE COMMUNAUTÉ MONASTIQUE, AU RÉVÉREND CLERGÉ ET AUX FIDÈLES BIEN-AIMÉS DU PATRIARCAT ROUMAIN,

Grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu Père, Fils et Saint Esprit et de la nôtre, bénédictions paternelles !

Révérends Pères, bien-aimés fidèles,

L’année 2015 a été promue par le Saint-Synode de l’Église Orthodoxe Roumaine comme l’Année Anniversaire de la mission paroissiale et monastiques aujourd’hui et l’Année commémorative de Saint Jean Chrysostome et des grands pasteurs d’âmes des diocèses. La tradition de la célébration des années anniversaires et commémoratives de saints, d’activités ou d’évènements de l’Église nous a montré le plus de synergie produite dans l’activité pastorale et missionnaire de l’Église, une plus grande communion fraternelle au sein et entre les diocèses, plus de reconnaissance envers les ancêtres et plus de renouveau spirituel au présent.

On ressent davantage aujourd’hui le besoin d’une œuvre pastoralemissionnaire unitaire et intense pour sauvegarder l’identité chrétienne, à la fois en encourageant la vénération des saints en tant que modèles spirituels, ainsi qu’en s’efforçant d’accroître sa foi et les bonnes actions à l’image de Dieu le Miséricordieux (cf. Luc 6, 36). En ce sens, la mission des communautés paroissiales et monastiques aujourd’hui est soutenue par la lumière de l’Évangile du Christ présent dans les âmes de ceux qui croient en Lui et qui L’aime.

Par toutes ses activités, l’Église prêche le Verbe rédempteur et sanctifiant de Dieu, qui peut adoucir le cœur endurci par le péché, le rendant bon et pur. Notre Sauveur Jésus Christ a révélé la vocation communautaire de l’Église, en disant : « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18, 20). Mais indépendamment du nombre, ce qui importe c’est la foi et la vie spirituelle de ceux qui se rassemblent au nom du Christ car, à travers eux, Sa présence et Son œuvre au sein de la communauté chrétienne sont rendues visibles. En ce sens, le livre des Actes des Apôtres nous décrit la première communauté chrétienne de Jérusalem : « ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières…tous les croyants ensemble mettaient tout en commun… Et chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés. » (Actes des Apôtres 2, 41-47).

Bien-aimés frères et sœurs dans le Seigneur,

Dans l’esprit de l’œuvre rédemptrice qui s’accomplit dans l’Église, la paroisse est la communauté ou l’assemblée des fidèles d’un prêtre envoyé par l’évêque afin de servir une église en particulier. Dans chaque paroisse, la présence même du Saint Autel où célèbre le prêtre manifeste la présence mystérieuse du Christ et de Son œuvre charismatique, communiant aux croyants les dons du Saint Esprit qui se répandent par la Sainte Eucharistie et par l’œuvre sanctifiante de l’Église, en rassemblant ainsi les êtres dans l’amour de la Toute-sainte Trinité. Si la mission de la paroisse est centrée sur une vie liturgique et spirituelle profonde, en communion avec le Christ et Ses Saints, et sur une action pastorale et sociale ancrée dans les réalités du monde contemporain, l’Église apportera beaucoup de paix, de joie et d’espoir dans les âmes humaines, même dans les périodes de sécularisation.

L’Église est dans le monde, mais non du monde (cf. Jean 18, 36). Une Église soumise à l’esprit du monde de ce siècle perd sa vocation prophétique de communier aux êtres la lumière et l’amour du Christ, le Sauveur du monde. En ce sens, la mission du clergé aujourd’hui implique d’abord un effort constant à transmettre la lumière de l’Évangile du Christ par des paroles, des gestes et des actions concrètes, qui participent au renforcement de la communauté et à l’entraide dans la communauté ecclésiastique locale, nationale et universelle, ainsi qu’à l'affermissement de la vie sociale. L’homélie doit être documentée bibliquement et patristiquement, remplie de douceur et mobilisatrice, et les activités sociophilanthropiques doivent être primordiales surtout pour ceux qui se trouvent dans le besoin.

Cela implique également un apport actif de tous les membres laïques de la communauté paroissiale ayant la vocation d’être de bons chrétiens missionnaires, ouverts et disponibles pour l’œuvre du bien commun. La paroisse et l’Église en général ont besoin aujourd’hui de laïcs bien organisés et impliqués dans différents domaines d’activité : sociaux, administratifs, culturels et autres. Malheureusement actuellement, la majorité de la population des paroisses rurales est pauvre et nos prêtres de villages rencontrent beaucoup de problèmes d’ordre social et pastoral. La crise économique, le chômage, le développement rural insuffisant et l’immigration dans des pays plus développées ont entraîné une crise majeure du village roumain et de grandes difficultés dans la mission pastorale des prêtres des paroisses. Il existe beaucoup de bienveillance pour aider les pauvres parmi nos serviteurs, mais peu de moyens pour accomplir les choses impérieusement nécessaires. Dans de nombreuses localités rurales, les écoles ferment leurs portes en absence d’enfants, mais également les dispensaires médicaux en manque de médecins, reste seulement le prêtre pour venir en aide à la communauté, culturellement et spirituellement.

En ville cependant, les paroisses sont beaucoup plus différentes, étant composées souvent par de personnes originaires de différentes régions du pays, qui ressentent le besoin d’avoir une paroisse à l’image d’une grande famille spirituelle - un soutien moral et social. La paroisse de ville doit être sensible aux nouveaux problèmes, tels que la solitude des malades et des personnes âgées, la délinquance juvénile, la tentation des drogues parmi les jeunes etc. Dans la société de consommation contemporaine, marquée de plus en plus par une mentalité qui oriente les enfants et les jeunes vers le sensationnel artificiel et le profit matériel immédiat, c’est essentiel de cultiver une éducation chrétienne fondée sur les lumières de l’Évangile de l’amour du Christ, malgré les pressions dont est soumis le statut de l’heure de Religion. Une série de programmes de catéchèse est destinée ainsi aux enfants afin de compléter et de diversifier les éléments d’éducation religieuse acquis à l’école, en leur entretenant la volonté d’avoir une vie saine, dans le respect réciproque et l’amour sincère, une vie de prière et remplie de bonnes actions, comme on l’aperçoit dans les programmes de catéchèse : Le Christ communié aux enfants, l’Enfant choisit l’amour du Christ, il Choisit l’École !.

Le prêtre doit travailler ensemble avec le professeur de religion, en lui offrant la chance d’être un membre actif des programmes paroissiaux. Une attention élargie doit être accordée à la jeune génération, car elle est exposée à de nombreuses influences troublantes, de sorte que les jeunes d’aujourd’hui ne peuvent plus discerner facilement le chemin conduisant au salut. Ceux-ci doivent être encouragés à faire partie du cadre des organisations de jeunesse chrétienneorthodoxes, qui travaille avec la bénédiction du Saint-Synode : A.S.C.O.R. (Association des Étudiants Chrétiens Orthodoxes Roumains) et L.J.C.O.R. (La ligue des Jeunes Chrétiens-Orthodoxes Roumains). De même, il faut organiser pour les enfants et les jeunes des excursions, des camps, des pèlerinages, des concours, des réunions culturelles-spirituelles, mais également des programmes thématiques concernant les problèmes d’aujourd’hui de la famille et de la communauté dans laquelle ils vivent, du pays ou de la diaspora roumaine.

En ce qui concerne la mission du monachisme dans la vie de l’Église d’aujourd’hui, elle doit être intensifiée dans la société contemporaine, profondément marquée par le phénomène du sécularisme confus, dévorateur également de l’individu. Les dix dernières années, à cause de la l’immigration et de la sécularisation, le nombre de personnes souhaitant devenir moines ou moniales a considérablement diminué. En même temps, l’esprit de l’individualisme et du matérialisme engendre parfois des difficultés dans le maintient de la communion et de l’harmonie au sein de la communauté, s’il manque l’obéissance spirituelle et la synergie fraternelle. Dans ce sens, la stabilité et la foi ou bien la stabilité et la fidélité au monastère deviennent aujourd’hui des vertus plus précieuses qu’en temps de ferveur, car ces vertus sont des signes de la maturité spirituelle acquise par les habitants des monastères grâce à beaucoup de prières, d’humilité et de patience, dans le repentir incessant pour leurs propres péchés, sans juger les autres. Bien que certains monastères soient plus isolés du monde, ils sont d’un grand soutien pour la vie spirituelle de tous les chrétiens.

Les fidèles des paroisses participent souvent aux saintes liturgies des monastères, en y trouvant une atmosphère spirituelle et un vécu plus intense des valeurs de l’Orthodoxie, en renforçant leur foi. Ils y trouvent souvent également des pères spirituelles avec une longue expérience, auxquels ils se confessent, en recevant ensuite la Sainte Communion et cheminant ainsi dans la vie chrétienne. Les célèbres fêtes de dédicaces des monastères sont des moments de profonde communion ecclésiale de tous ceux qui y participent, moins ou laïques. L’accueil avec joie des pèlerins ou l’hospitalité a été et continue à être une œuvre missionnaire des monastères, offrant aux pèlerins à la fois de la nourriture spirituelle pour l’âme et un repas chaud, après la Sainte Liturgie. Aujourd’hui, la paroisse et le monastère sont appelés à œuvrer ensemble pour le bien de l’Église, pour défendre la foi chrétienne et la vie chrétienne dans l’amour de Dieu et des semblables. De même, les monastères roumains ont également un important rôle culturel et pédagogique au sein des croyants. Les grands monastères ont été dans notre pays les premières communautés chrétiennes ayant fondé des bibliothèques, des écoles de théologie ou de culture chrétienne, des lieux où on copiait des manuscrits, on imprimait des livres, les moines étant de grands défenseurs de la vraie foi et révélateurs de la culture chrétienne. Dans ces monastères on conserve d’innombrables valeurs du patrimoine : des icônes, des manuscrits, des objets de culte en métal précieux, de vieux livres et documents historiques, présentés avec joie aux pèlerins par les moines et les moniales. Des bibliothèques paroissiales ont été fondées en suivant le modèle de ces bibliothèques monastiques, surtout dans les paroisses urbaines.

Bien-aimés frères et sœurs spirituels,

Dans la tradition apostolique et patristique de l’Église nous rencontrons de nombreux visages lumineux de pasteurs spirituels qui ont dédié leur vie entière à la mission de l’Église. L’un d’entre eux est le Saint Hiérarque Jean Chrysostome (347 - † 407), Archevêque de Constantinople, le plus grand prêcheur de l’Église Orthodoxe. Saint Jean Chrysostome a servi en tant que diacre, prêtre et évêque. Il a défendu et encouragé la sainteté et la dignité de la famille, les vertus monastiques et l’œuvre charitable de l’Église dans la société. Il a été non seulement un grand exégète de la Sainte Ecriture, mais aussi un grand pasteur d’âmes, maître de la prière, du repentir et du renouveau de la vie spirituelle.

C’est pour cette raison qu’il a été un grand messager aussi pour de nombreux pasteurs d’âmes (hiérarques, prêtres et moines) du peuple roumain, doués d’une grande intelligence et aimant les bonnes actions, ayant confessé la foi dans des moments difficiles, des pasteurs d’âmes qui ont bâti des églises et des monastères et ont fait grandir spirituellement des générations de croyants dans l’amour du Christ et dans l’amour de l’Église et du Peuple. Tous ceux-ci nous appellent aujourd’hui à suivre la lumière de leur amour sacrificiel pour le Christ et Son Église, en soutenant aussi l’activité missionnaire de l’Église, en nous souciant de notre cheminement spirituel personnel et de la communauté ecclésiastique, éclairée par l’écoute du Saint Évangile, par le repentir, par la communion aux Saints Mystères, par la charité et l’aide apportées à ceux qui se trouvent dans le besoin et la souffrance. L’Année anniversaire de la mission paroissiale et monastique aujourd’hui et l’Année commémorative de Saint Jean Chrysostome et des grands pasteurs d’âmes des diocèses a été pour les diocèses du pays et de l’étranger, dans les paroisses et les monastères, dans les centres culturels et les écoles théologiques du sein de l’Église Orthodoxe Roumaine, l’occasion d’une œuvre intense de la part des hiérarques, des prêtres et des monarques, des pères spirituels, des professeurs de théologie et des croyants laïques, qui, par leur travail, contribuent au soutien, au renforcement et au renouveau de la vie et de la mission de la paroisse et du monastère aujourd’hui.

Bien-aimés chrétiens orthodoxes,

Grâce à Dieu, nous sommes au début du Carême de la Nativité du Seigneur, appelé aussi le Carême de Noël. Cette période de carême est une période de préparation et de purification spirituelle, afin de devenir « église sanctifiée » dans nos âmes et nos corps, afin de recevoir en nous-mêmes, dans « la grotte de notre corps » et « la crèche de notre âme », le Sauveur Jésus Christ, qui vient dans le monde et se fait Homme pour nous élever nous, êtres humains, à la vie spirituelle et à la joie céleste éternelle. Chaque période de carême est une période de repentir et de renouveau spirituel, mais le Carême de Noël est surtout un apprentissage de la compassion, quand nous apprenons à répondre généreusement à la compassion et à la bonté infinies de Dieu pour nous, dévoilées par l’incarnation de Son Fils éternel, Jésus Christ, le Sauveur du monde.

Ainsi, surtout en cette période de Carême de Noël, nous comprenons qu’avec notre sanctification spirituelle, nous devons êtres charitables aussi, en offrant selon les possibilités, à ceux qui se trouvent dans le besoin, des dons matériels ou au moins une bonne parole, de l’aide ou un encouragement adressé à un pauvre, seul et désespéré, attristé ou endeuillé. En lisant attentivement les paroles du Saint Hiérarque Jean Chrysostome sur la vertu de la charité, nous nous apercevons qu’il a cherché et utilisé beaucoup d’arguments pour convaincre les auditeurs à pratiquer la vertu rédemptrice de la charité : « Quand nous faisons un don, dit le Saint Hiérarque, nous ne devons pas regarder seulement le pauvre qui reçoit notre offrande, mais il faut penser aussi à l’identité de Celui Qui reçoit l’offrande que nous donnons au pauvre et a promis récompense pour ce que nous offrons », de penser donc au Christ.

L’Évangile du dimanche présentant la Parabole du Samaritain miséricordieux n’est pas simplement une belle histoire, elle représente pour nous tous un programme, une incitation à faire de bonnes actions, et si nous œuvrons avec amour et joie pour le salut des autres, nous œuvrons également pour notre propre salut, car l’esprit de l’amour charitable du Christ unit spirituellement l’homme qui aide à celui qui est aidé. C’est pour cette raison que nous vous encourageons, cette année aussi, à organiser dans les paroisses et les monastères, dans les doyennés et les centres diocésains, des collectes d’aliments, de vêtements, de médicaments et d’argent, à distribuer à tous ceux qui se trouvent dans la souffrance ou dans la pauvreté, des vieux, des orphelins, des familles nombreuses défavorisées, des personnes seules et dépourvues d’aide, de sorte que « votre superflu pourvoira à leurs besoins, afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres » (II Corinthiens 8, 14).

Profitez de ce moment pour mieux connaître les autres membres de la paroisse dont vous faites partis, surtout ceux rencontrant des difficultés matérielles, chacun les aidant selon les possibilités, devenant ainsi pour ceux qui se trouvent dans le besoin les mains charitables du Sauveur Jésus Christ, pour leur joie et celle de ceux qui les aident. Nous invoquons Dieu Tout-compatissant, Père des lumières, par qui adviennent « tout don excellent et toute donation parfaite » (Jacques 1, 17), afin qu’Il vous récompense pour la générosité montrée lors de la collecte d’automne de l’année dernière (2014) et de tous vous bénir avec son amour, sa compassion et bonté divines, montrant cette fois-ci encore, pendant le Carême de Noël, du soutien aux malades et beaucoup de prières, ainsi que de l’aumône à tous ceux dépourvus d’aide, en ayant la conscience, comme nous l’enseigne le saint apôtre Paul, que « le service de cette offrande ne pourvoit pas seulement aux besoins des saints ; il est encore une source abondante de nombreuses actions de grâce envers Dieu » (II Corinthiens 9, 12). Nous vous embrassons avec amour paternel et nous prions que « la Grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du saint Esprit soient avec vous tous ! » (II Corinthiens 13, 13). Amen !

LE PRESIDENT DU SAINT-SYNODE DE L’ÉGLISE ORTHODOXE ROUMAINE, † D A N I E L

Patriarche de l’Église Orthodoxe Roumaine, et tous les membres du Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine


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